Juin 2016, l’académie de Créteil lance une enquête sur la mise en place de la politique du savoir nager. Cette enquête révèle que les élèves CM2 de Seine Saint-Denis contrairement aux élèves de CM2 de Seine et Marne et du Val de Marne ont la plus forte plus-value à réussir l’Attestation Scolaire du Savoir Nager (ASSN). Pourquoi ?

En 2014, est impulsé par la Direction départementale de la Cohésion sociale (DDCS)le dispositif « je nage donc je suis » dont le but est d’apprendre à nager gratuitement aux enfants de Seine Saint-Denis avec une nouvelle méthode pédagogique :

  •  le stage massé c’est-à-dire nager 45 minutes à 1 heure tous les jours de la semaine
  •  pendant 2 semaines,
  •  avec un Maître-Nageur Sauveteur
  •  pour un groupe 10 enfants maximum.
  •  un bonnet de piscine et un diplôme est remis à chaque enfant.

Ce stage était proposé aux centres de loisir des villes de Seine Saint-Denis. Le problème de ce dispositif était que les enfants ne sachant pas nager n’allaient pas forcement au centre de loisir pendant les vacances et qu’il était difficile de démarcher tous les centres de loisirs des 40 villes du département. Le dispositif a donc été repensé et la DDCS a sollicité l’Éducation nationale pour le mettre en place pendant le temps scolaire.

Septembre 2015, la ville de Villepinte expérimente :

  •  les stages massés
  •  pendant le temps scolaire
  •  40 minutes par jours
  •  sur une période de 4 semaines
  •  sur tous les CM2 et double niveau de la ville.
  •  un diplôme ou la validation de l’ASSN

Les résultats sont spectaculaires.

Septembre 2016, toutes les villes du département expérimentent avec au minimum une école primaire. Septembre 2017, généralisation à tous les CM2 mais, des variations selon les villes sur le nombre de séances par semaine. En 2018, « je nage donc je suis » est réservé aux CM2 n’ayant pas obtenu ASSN durant la période scolaire, et permet donc aux enfants d’effectuer des stages de remise à niveau pendant les vacances scolaires et de repasser cette attestation.

Puis en 2019, un nouveau dispositif voit le jour « Mon école, ma ville, mon club » avec un nouveau concept et un nouvel acteur le club.

On garde le même principe que « je nage donc je suis » mais on apprend à nager avec ballon de water-polo au lieu d’une planche, on apprend les « godilles » pour rester sur place… et lorsque je sais nager je peux m’inscrire dans un club gratuitement pendant un certain temps afin de m’améliorer et de prendre gout à l’effort. Durant les vacances de février quatre villes mis en place ce dispositif, plus de 300 enfants ont bénéficié de ce stage. Dont la ville de Blanc-Mesnil avec 95 participants.

Dans ce dispositif tous le monde est gagnant. D’abord les enfants qui apprennent à nager avec des Maîtres-Nageurs Sauveteurs. L’Éducation nationale ou l’acquisition de l’ASSN reste un objectif prioritaire du cycle 3 du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Les villes qui mettent les lignes d’eau et les Maîtres-Nageurs Sauveteurs à disposition afin de permettre aux enfants de leur ville d’apprendre à nager et se sauver. Les clubs qui récupèrent des enfants qui ont un fort potentiel. Le Syndicat National Professionnel des Maîtres-Nageurs Sauveteurs qui met à disposition ses diplômes et aide les villes ou les clubs en cas de besoin de Maître -Nageur Sauveteur. La Fédération Française de Natation qui subventionne ses clubs et offre les bonnets de piscine aux enfants.

Le but commun de tous ses partenaires est d’apprendre à nager aux plus grands nombres. Maintenant reste plus à construire plus de piscines avec plus de Maîtres-Nageurs Sauveteurs pour mettre l’accent de l’apprentissage sur les plus jeunes enfants et pourquoi pas les 4-6ans ? Espérons que la dynamique autour des Jeux Olympiques et le développement de ce genre de projet permettrons de réduire le nombre de noyade !