Jeudi 15 juin 2023, les organisations patronales et les syndicats représentatifs de la branche du sport se sont rassemblés à la Commission Paritaire Pertinente de Négociation et d’Interprétation (CPPNI). C’est dans cette commission que sont négociés les minima salariaux pour les emplois dans le monde sportif.

Négociation refusée par le patronat :

Lors de la réunion de ce 15 juin, les 3 syndicats représentatifs ont demandé l’ouverture de nouvelles négociations sur les salaires, pour tenir compte de l’inflation et de l’augmentation automatique du SMIC au 1er mai 2023. En effet, comme dans les collectivités face au gèle du point d’indice, la grille des salaires n’est plus attractive. Le 1er groupe de la grille conventionnelle du sport, est en-dessous du SMIC. Avec 1763 euros brut, un salarié du groupe 2 est désormais payé quelques euros de plus que le SMIC. Sans compter les cadres intermédiaires encadrant sportifs diplômés, se retrouvant dorénavant à toucher à peine plus de 100 € que le SMIC.

Pourtant les organisations patronales ne veulent pas ouvrir des négociations salariales au motif d’une « lisibilité de gestion » pour les employeurs.

Qu’en est-il de la « lisibilité de gestion » des salariés ? La baisse du pouvoir d’achat touche de plein fouet les travailleurs de la branche sport.

Il devient impossible de payer les charges familiales, les courses, les inscriptions des enfants pour la rentrée scolaire, les factures d’énergie, etc…L’augmentation de 20 € prévue (de longue date) arrivera en juillet 2023. Elle ne suffira pas à rattraper les effets de l’inflation.

Déplacer la négociation est une tactique cynique du patronat :

La prochaine Commission Paritaire Pertinente de Négociation et d’Interprétation (CPPNI) engageant la négociation sur les salaires est planifié le 19 septembre 2023.

Les employeurs savent pertinemment qu’en démarrant si tard les négociations, les augmentations éventuellement obtenues ne seront efficientes qu’en mars 2024 dans les meilleurs délais. Nous avons eu un exemple identique l’an dernier lors de l’accord trouvé fin novembre 2022 et appliqué… en avril 2023.

Comme par hasard, un mois seulement avant la nouvelle augmentation du SMIC. C’est dans ce sens que le cynisme est perceptible et inadmissible. Il est vrai que ces retards ne sont pas du fait du patronat, mais la méthode oui. En effet, les délais sont en lien avec l’extension des accords par les services de l’État. Le patronat en joue.

Quoiqu’il en soit, les conséquences sont les mêmes pour les salariés. L’inflation est présente au quotidien et ne s’arrête pas.  Les prix de l’alimentation, du logement, des adhésions en milieu sportif et culturel (les enfants sont les premiers touchés), des énergies… augmentent et cela impacte doublement les travailleuses et les travailleurs parents de la filière sportive. Ils glissent régulièrement vers la précarité, puisqu’il s’agit de besoins vitaux pour eux et leurs familles.

Où est la valoriser la profession de MNS par l’Etat ?

Les « Etats généraux de l’encadrement et la surveillance aquatique » de février dernier à l’INSEP, aboutissaient à la conclusion suivante de la Ministre des Sports :

Objectifs : Amélioration rapide et concrète des conditions de travail avec une reconnaissance de l’acte pédagogique. Temps de travail, concours ETAPS adapté, valorisation, tutorat, salaires, conditions de la surveillance, transversalité BNSSA – MNS …

4 axes retenus :

  • Réglementation : Réforme de la surveillance sans nuire aux apprentissages de la natation…
  • Formation : Carrières dynamiques et donc effort du CNFPT pour les collectivités locales, bloque de compétences BNSSA et MNS en lien avec France Compétences…
  • Conditions de travail : S’appuyer sur les branches professionnelles pour favoriser l’attractivité de la profession de MNS du privé. Et rapprochement du Ministère des Sports avec les service de M. GUERINI (Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques) pour améliorer les traitements du public.
  • Valorisation du métier de MNS : Grande campagne de promotion et de communication avant cet été 2023. Amélioration de l’image de la profession de MNS et encourager les vocations. « Lorsque l’on sauve des vies, cela vaut le coup de le dire ! »

Le résultat saute aux yeux pour les salaires et conditions de travail. Les engagements ne sont pas au RDV.

Il est urgent de négocier une hausse massive de tous les salaires et de corréler responsabilités, qualifications et salaires.

C’est un gage de garantir un niveau de vie décent pour toutes et tous et une évolution professionnelle tout au long de la vie.

Mais c’est aussi un respect des engagements du gouvernement.

C’est ce que défendent certains syndicats au niveau de la branche du sport comme dans les entreprises et les associations. Le SNPMNS approuve ce positionnement pour la branche privé comme pour l’augmentation du point d’indice des MNS des collectivités locales.

Au vu des responsabilités, des horaires décalés, du travail de nuit, en cycle de travail, du travail les week-ends et jours fériés et de la formation initiale et continue, il nous semble qu’un salaire de 2000 Euros par mois net est une base de discussion pour les MNS.