Aisance aquatique : où en est-on ?

De nombreux collègues nous questionnent sur l’aisance aquatique et sur le fait que la formation soit obligatoire. Voici quelques informations pour clarifier le flou autour de ce concept, cette formation et cette pédagogie.

Au départ, le plan d’aisance aquatique a été amorcé par notre ancienne ministre des Sports, Madame Roxana Maracineanu suite à l’enquête Santé Publique France de l’été 2018 qui faisait sortir un nombre de noyades mortelles et accidentelles tristement élevé. (https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/traumatismes/noyade/documents/rapport-synthese/surveillance-epidemiologique-des-noyades.-resultats-de-l-enquete-noyades-2018).

A partir de 2019, un plan de lutte contre les noyades a été mis en place avec les différentes organisations de la branche professionnelle aquatique. Le but était de :

  • Faire baisser ce nombre de noyades.
  • Apprendre à nager à tous les enfants dans une classe d’âge.
  • Réformer les normes d’hygiène dans les établissements piscine.
  • Réformer la profession de MNS et le diplôme de BNSSA.

En janvier 2020, une conférence de consensus se déroulait à Reims sur l’aisance aquatique des 4-6 ans. Le but de ces trois jours était de déterminer quels étaient les besoins d’apprentissage pour les enfants : Quand apprennent-ils à être à l’aise dans l’eau ? Avec quels acteurs ? Dans quel environnement ?

La solution : faire progresser les enfants en piscine sur le temps scolaire lors de stages massés (1 cours par jour pendant 2 semaines ou 2 cours par jour pendant une semaine soit 8 à 10 cours sur un laps de temps très court). Ces stages massés sont appelés classes bleues et commencent à émerger dès l’année 2020. La pédagogie mise en place est ciblée sur l’absence de matériel, une grande profondeur, dans un but de découverte « brute » de la piscine et du bassin par les petits : il faut favoriser la découverte autonome de l’environnement aquatique qui va permettre aux enfants de devenir à l’aise dans l’eau sans pression, et à leur rythme. Les stages massés commencent en piscine, puis le ministère des Sports investit avec les clubs FFN entre autres dans des bassins mobiles.

Très rapidement, l’Institut Icare voit le jour et forme les éducateurs (appelés « formateurs aisance aquatique ») qui vont évoluer autour de ces enfants lors des classes bleues. Des formations qui allient MNS, entraîneurs de natation et instituteurs et/ou CPC sont organisées par l’institut pour délivrer les premiers diplômes d’aisance aquatique. Plusieurs fédérations ont reçu des formations d’instructeur aisance aquatique pour eux-mêmes former les « formateurs aisance aquatique » : la FFN, la FFTri, la FFSS, la Fédération Française de Sport Adapté, le Conseil Interfédéral des Activités Aquatiques.

Ainsi, si votre commune ou votre employeur souhaite organiser une classe bleue, il faut qu’au moins deux des MNS de l’équipe ait été formé à l’aisance aquatique. Si vous souhaitez organiser une classe bleue, voici les informations nécessaires : https://www.sports.gouv.fr/le-plan-aisance-aquatique-1129

Un guide à destination des collectivités a été mis en place par le ministère des Sports, suite à plusieurs réunions auxquelles nous avons participé. Le SNPMNS s’était exprimé sur ces réunions ici : https://www.snpmns.org/encore-une-attaque-contre-le-savoir-faire-des-mns/ https://www.snpmns.org/laisance-aquatique-en-question/

Ces réunions nous ont confirmé que le ministère des Sports mettait les MNS au même niveau que les parents bénévoles, puisque les deux doivent être formés à l’aisance aquatique avant de pouvoir délivrer cette pédagogie aux enfants de moins de 6 ans au sein des classes bleues. Une aberration à notre sens !

Que se passe-t-il si vous n’avez pas suivi cette formation ? RIEN ! Vous êtes MNS, votre formation et votre diplôme vous permet toujours de délivrer des cours de natation aux moins de 6 ans, avec VOTRE pédagogie et VOTRE expérience. Cette formation aisance aquatique ne remet pas en question votre diplôme ni l’encadrement des moins de 6 ans !