Une cellule de veille du SNPMNS efficace et tenace

Des BNSSA en lieu et place des maîtres nageurs sauveteurs, une réalité !

Initiée par Messieurs Franck VESQUES et Jacques VALL, épaulés depuis cette année par votre serviteur, la cellule de veille des annonces frauduleuses a encore sévi cette saison.

De mars à juillet, l’hiver à peine terminé, c’est l’effervescence chez les gérants des structures aquatiques privées et les DRH des collectivités en charge de régler l’épineux problème de remplacer les personnels MNS titulaires en congés l’été dans les piscines de France et de Navarre.
De nombreuses structures, tenues d’assurer la surveillance des bassins d’accès payants et désireux de proposer des activités aquatiques et de remise en forme « tendances », et cela à moindre frais, veulent substituer aux Maîtres Nageurs Sauveteurs, des BNSSA, en condition d’autonomie de surveillance, voire même pour encadrer des activités aquatiques, enseigner la natation ou encore, entraîner. (J’ai même pour ma part fait l’expérience d’une tentative d’organisation de la surveillance des scolaires par un BNSSA par l’autorité territoriale.) Tout cela au mépris des conditions d’obtention de dérogation auprès des préfectures, en application de l’article A.332-11 du Code du Sport, ou pire, en voulant légitimer illégalement la fameuse norme européenne NFEN15288-2, qui comme vous l’avez lu dans la revue N° 73, ne s’applique pas en France.

Ces employeurs peu scrupuleux, s’ils sont pour la plus grande part gérants de campings ou d’hôtels, se trouvent être aussi gestionnaires de structures aquatiques réputées de la région parisienne, tout autant que des collectivités territoriales, de la petite commune aux grandes com
munautés de communes, sans oublier des associations sportives cherchant des BNSSA pour les 9 mois de la saison sportive.
Sous couvert de la commission juridique du SNPMNS, ce sont donc plusieurs centaines d’interventions, tant par courrier, téléphone, que directement effectuées par des collègues du SNPMNS sur le terrain, qui ont été déclenchées par cette cellule de veille.
Concrètement, nous contactons les annonceurs, généralement «Pôle Emploi», en leur signalant les réfé
rences des offres d’emploi sortant du cadre légal qu’ils ont fait paraître, les informons ou leur transmettons le cadre juridique et les références des différents textes régissant la profession, et les prions de retirer les offres frauduleuses.

« Sous couvert de la commission juridique du SNPMNS, ce sont donc plusieurs centaines d’interventions […] qui ont été déclenchées par cette cellule de veille »

Certains malins usent même de chemins détournés plus discrets, comme ceux des annonceurs non officiels (Vivastreet, Indeed, Super Vendeur, Emploi-Espaces.Com, JobiJoba… etc.) pour recruter subrepticement hors du cadre légal. Et hormis certaines tentatives de pression en retour comme des coups
de fil au ton menaçant «…de quoi vous mêlez-vous ? … vous outrepassez vos droits ! … vous vous substituez aux autorités compétentes !etc…» et ceux qui font la sourde oreille, DEMASQUES, ces responsables d’établissement obtempèrent pour la plupart et parfois, font endosser la faute aux annonceurs ou justifient l’erreur par une mauvaise communication entre leurs services.

Une collaboration étroite, a été initiée par Franck VESQUES, avec Pôle Emploi, pour mettre en œuvre une information auprès de leurs agences. L’agence Nationale envisage de mettre en place un filtre sémantique lors des saisies de recherche. Cette collaboration devrait commencer à porter ses fruits.
Pour finir, parallèlement, nous nous chargeons également d’alerter les autorités (DDCS) pour qu’elles effectuent sur place des vérifications indispensables sur les bassins incriminés.
Petit à petit nous gagnons du terrain et pour que notre action dans le futur s’avère déterminante, la mobilisation de tous est nécessaire. La qualité d’encadrement des usagers des établissements de baignade d’accès payant est à protéger en France, il en va de l’intérêt général.

Olivier DUCROS
Secrétaire de la section
SNPMNS 22