Article DEA

Les premières minutes sont déterminantes pour la survie d’une victime en arrêt cardio respiratoire. 80% des arrêts cardiaques sont en fait des problèmes de fibrillation cardiaque (contractions anarchiques du myocarde). Le choc électrique délivré par un DEA dans un délai de moins de trois minutes après l’accident, permet de réorganiser l’activité contractile du cœur et ainsi augmente considérablement les chances de survie des victimes. Ce constat justifie aujourd’hui la présence des défibrillateurs à disposition de personnes non médecins dans les lieux publics. Une certaine confusion peut exister entre les différents termes employés par un fournisseur lors de l’achat d’un défibrillateur externe (défibrillateur automatisé externe (DAE), défibrillateur externe automatique (DEA), défibrillateur externe semi-automatique ou complètement automatique). La norme NF EN 60601-2-4 relative aux règles particulières de sécurité pour les défibrillateurs cardiaques définit le défibrillateur externe automatique (DEA) comme un défibrillateur qui, à son activation par l’opérateur, analyse l’ECG obtenu par les électrodes placées sur la peau du patient, identifie les rythmes cardiaques qui nécessitent un choc électrique et met le défibrillateur en marche automatiquement lorsqu’un tel rythme est détecté. Ce dernier type de matériel est retenu pour un usage grand public. La norme indique que le terme DEA peut désigner un défibrillateur semi-automatique ou un défibrillateur complètement automatique. Un défibrillateur semi-automatique nécessite une activation manuelle du choc et donc une formation aux premiers secours (pour un usage dans des conditions particulières humidité pour les Maîtres Nageurs Sauveteurs, conditions extrêmes pour les pompiers). Alors qu’un défibrillateur complètement automatique fournira le choc sans intervention de l’opérateur après la mise en place des électrodes. Au sens du décret n°2007-705 du 4 mai 2007, les défibrillateurs automatisés externes (DAE) désignent également des défibrillateurs externes entièrement automatiques ou des défibrillateurs externes semi automatiques. Même si dans un cadre réglementaire général les DEA ne sont toujours pas obligatoires dans les lieux publics, quand le choix de leur présence est fait, cela impose aux exploitants d’établissements recevant du public ou aux Maires de respecter les contraintes liées à la nature de ces produits afin d’en assurer une utilisation en toute sécurité.

« Les DAE sont des dispositifs médicaux de classe IIb selon les règles de classification de l’annexe IX de la directive 93/42/CEE. A ce titre et conformément au décret 2001-1154 et à l’arrêté du 3 mars 2003, ils sont soumis à obligation de maintenance »

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé A.N.S.M. confirme aujourd’hui dans un courrier en réponse au SNPMNS, la validité de la note d’information de l’AFSSAPS de juillet 2010 consultable sur internet, au sujet des défibrillateurs à disposition des personnes non médecins – décret n°2007-705 du 4 mai 2007. Ainsi l’exploitant (mairie, société…) doit définir une politique de maintenance et mettre en place une organisation destinée à s’assurer de l’exécution de la maintenance. Il réalise notamment un inventaire (identification du DAE et localisation) et tient un registre des opérations de maintenance réalisées pour chaque DAE. Dans le cadre de l’organisation de la maintenance, l’exploitant désigne une personne chargée de réaliser le suivi des appareils. Les DAE disposent de systèmes d’autotests automatiques qui vérifient
périodiquement l’état des circuits électroniques et des batteries. Un témoin visuel indique si l’appareil a détecté un dysfonctionnement ou si l’appareil est prêt à être utilisé. Il est donc nécessaire de vérifier périodiquement ce témoin d’état de marche du DAE. Il est également recommandé de contrôler périodiquement l’état extérieur de l’appareil et les dates de péremption des électrodes et des batteries. Tout élément endommagé, usagé ou expiré doit être remplacé. Toutes ces informations sont disponibles dans la notice d’instruction de l’appareil. Le stockage Il est primordial que les conditions de stockage des DAE et des électrodes, notamment en termes de température et d’humidité, soient respectées. Ces informations sont disponibles dans les notices d’instruction.

Le DAE peut ne pas supporter par exemple  des températures supérieures  à 40°C ou inférieures à 0°C. Un DAE stocké en dehors des plages  de températures et d’humidité préconisées  par le fabricant peut voir notamment la durée de vie de sa batterie diminuer.

Les conditions de stockage des électrodes sont encore plus restrictives. Si elles ne sont pas respectées, il peut exister notamment un risque de défaut de collage des électrodes. Dans ce cas, l’appareil peut être dans l’incapacité de réaliser un diagnostic ou de délivrer un choc. Ainsi, il est nécessaire de prévoir une armoire de stockage qui permette de respecter les conditions de stockage du fabricant, notamment lorsque ce dernier est à l’extérieur. Bien penser aussi que le stockage des électrodes doit se faire à plat afin de ne pas faire couler le gel de contact. En conclusion, les progrès apportés au niveau des processus d’interventions appuyés avec l’évolution des différents matériels (oxygénothérapie et DAE) permettent aujourd’hui d’optimiser les chances de survie aux victimes d’un arrêt cardio respiratoire. Cependant les Maires, employeurs et professionnels en charge de la sécurité publique ont des obligations plus contraignantes, tant en terme de la formation initiale et continue, qu’en terme de connaissance réglementaire. Dans le cas d’un accident mortel, l’enquête cherchera à démontrer que tous les processus de sécurité ont bien été respectés et qu’en cas de défaut de fonctionnement d’un des matériels médicaux mis à disposition des sauveteurs, il sera vérifié la validité de ses différents composants.

Le SNPMNS